top of page
Search

La place du père et la pratique religieuse dans la société postsoviétique

Effondrement de l’Union Soviétique- Perte, privation et Coupure de transmission culturelle


La Géorgie est un pays du Caucase, situé sur la ligne de division entre l'Europe et l'Asie. L'Histoire de la Géorgie remonte aux royaumes antiques de Colchide et d'Ibérie, qui furent ensuite unifiés. La Géorgie est l'une des premières nations à adopter la religion chrétienne comme religion officielle, au début du ive siècle. Elle est devenue l'orthodoxie à partir du schisme de 1054. Elle connaît son âge d'or au xiie siècle, sous le règne de Thamar.

Confrontée tour à tour aux Perses, Romains, Byzantins, Mongols, Ottomans2, la Géorgie est annexée seulement au début du xixe siècle, par la Russie impériale sous Paul Ier, mais récupère son indépendance en 1918. Elle est ensuite incorporée en tant que république de l'Union soviétique.

L'indépendance de la Géorgie est restaurée en 1991.

Aujourd’hui si l’on observe la société géorgienne actuelle, la croissance démesurée de l’importance de la religion dans la masse, dans toutes les couches sociales, est extrêmement frappante, et il est impossible de lui trouver une explication simple si l’on prend en considération que les déterminants sociaux, économiques ou culturels. En Géorgie, ni particulièrement sous le régime soviétique, ni actuellement, la religion ne joue pas le rôle de l’organisateur socioculturel du pays, pourtant son rôle comme du régulateur de la vie psychique devient démesurément grand. Les rites, cérémonies religieuses et l’office sont effectués avec plus d’efforts que la canonique orthodoxe puisse le demander.

Donc, l’objectif de ma recherche est la démonstration des changements fondamentaux de l’attitude de la masse à l’égard du rite et de la pratique religieuse en Géorgie en s’appuyant sur de nombreux exemples. Le but de la recherche n’est pas de montrer le déclin des rites dans la société moderne, mais son « utilisation » sous une tout à fait autre forme. Nous sous-entendons non pas l’exclusion du rite et du symbole de la vie de masse, mais bien au contraire l’extrême croissance de son importance.

Il n’a pas d’importance de quel rite s’agit-il, cela peut être l’onction, la communion, le baptême… Tout rite qui peut être accomplit par la masse religieuse subie une certaine modification, dégradation ou destruction justement au niveau des signes généraux qu’on utilise pour sa définition.

Quelque an après la pérestroïka, c’est-à-dire après l’effondrement de l’Union soviétique dans la vie social et culturelle de la Géorgie apparaissent, on peut dire, de nulle part, les formes de la pratique religieuses très différentes de celle qui existaient traditionnellement et historiquement en Géorgie avant la révolution bolchevique. Par exemple :

· La Construction des églises à la manière compulsive dans chaque région, même dans chaque cartier et village du pays comme signe de la décomposition de l’église en tant que symbole de l’intégrité psychique

· La multiplication délirante des miracles et des icônes déversant du sang comme signe de l’hémorragie narcissique du collective postsoviétique

· Privatisation et la profanation des objets sacrés ou plutôt l’effacement psychique de la limite entre le sacré et le profane, entre l’objet symbolique et la chose réel

· Le surinvestissement de la partit apocalyptique de la bible, de révélation de Saint-Jean et le désinvestissement massive du nouveau testament ou même de l’idéal de Jésus-Christ.


Croix gigantesques et leur capacité du déplacement


Parmi des nombreux exemples que j’ai observés en Géorgie et sur lesquels j’ai construit mon sujet de recherche je voudrais vous présenter un exemple qui montre le processus de la désacralisation et de dégradation du symbole de la croix qu’il a subit dans la société postsoviétique de Géorgie. Cet exemple montre très bien les changements fondamentaux au niveau de la vie psychique de masse après l’effondrement de l’union soviétique.

Environ 17 ans auparavant, le clergé d’une des éparchies de Géorgie prend la décision de dresser une énorme croix sur une montagne de 2200 mètres d’altitude. La fonction du symbole doit être la protection de la Géorgie et de sa population. La paroisse participe activement dans le processus de fabrication et la montée à la main de la croix sur le sommet de la montagne et elle s’identifie sans doute avec Jésus et l’énorme montagne avec la Golgotha. Un peu de temps après la paroisse manifeste le désir de dresser de nouvelles croix sur des montagnes de la même hauteur, que le Patriarcat satisfait. En résultat, nous avons presque dans toutes les régions haut-montagneuse quelques énorme croix dressées dans les endroits difficilement accessibles. A cette étape il ne se passe plutôt rien de particulier. D’un simple regard la croix comme symbole est intacte et garde son efficacité symbolique et ne dépasse pas le cadre de l’église. Cependant, après un certain temps, la paroisse demande à l’éparchie de dresser une énorme croix à l’entrée de chaque nouveau centre régional. Leur demande est satisfaite, la population fait des croix avec ses propres moyens et les dresse dans des réseaux régionaux. La paroisse va encore plus loin et demande l’autorisation de dresse de pareilles croix dans chaque quartier, qui peut être composé par quelques immeubles. La population des villages géorgiens demande l’autorisation de dresser une croix , même devant la porte d’entrée de la maison.

L’aspect physique de la croix est le suivant : ce sont deux tuyaux de métal soudé l’un sur l’autre, ornés avec de petites ampoules, allumés la nuit. Sur l’autoroute en direction de l’ouest du capital, dont la longueur est 400 kilomètres, dans chaque 4-5 kilomètre vous remarquerez d’énormes croix illuminées en rouge ou en jaune.

Quelle voie de dégradation la croix en tant que symbole passe-t-elle en Géorgie ? Tout d’abord elle est dressée sur la montagne et garde tous les éléments caractéristiques au symbole au niveau des paramètres physiques, car la croix dressé sur un sommet d’en bas (d’où la population la voit) a la même taille que peut avoir une croix suspendue sur le mur à la maison. C’est-à-dire les mesures du symbole ne sont pas violées grâce à ces caractéristiques optiques. De loin elle est inaccessible, intouchable, sacré et ce qui est important, d’une petite taille. Selon la demande de la population, la croix se déplace du haut vers le bas et grandit dans les mesures au niveau de la perception. Dans les endroits habités, les croix sont représentées en taille énorme, les mesures augmentent ainsi que leurs nombre. La croix dressée sur la montagne était faite en respectant la canonique, mais après son déplacement dans les lieux peuplés, le symbole est complètement dépourvu de son aspect esthétique. La croix commence à ressembler au Dieu primitif idolâtre, qui est une des parties composantes de la vie quotidienne et qui orne de différents régions ou quartiers de la Géorgie. Elle est constamment et partout représentée sous une taille et une quantité anormales.

Il est à noter qu’historiquement en Géorgie la croix était inséparable de la crucifixion, elle était le symbole de souffrance que Christ a subit et représenté le symbole de souffrance pour chaque croyant. Les expressions « ma croix », « c’est ta croix, tu dois la supporter » signifiaient le tragique de chaque chrétien, symbolisé par la croix suspendue autour du cou. La croix était la représentation symbolique de la souffrance psychique qui supposé en soit l’idéal du Christ et sa souffrance, également l’identification avec l’idéal au niveau de la souffrance aussi. C’était la symbolisation de la position masochiste du moi, laquelle grâce à cette symbolisation, s’échappait aux formes pervers du masochisme.

L’intolérance face à la souffrance psychique, l’impossibilité de la supporter, rejette la souffrance en dehors de la vie psychique et fantasmatique du collectif. La souffrance psychique rejetée dehors est cette croix descendue du sommet de la montagne dans la plaine dans toutes les régions de la Géorgie. La souffrance extériorisée, projetée, placée dehors et métriser de l’extérieur, telle est la fonction des croix élevées dans les régions géorgiennes.

Si on admet que la croix est un symbole de la souffrance, de la passion de Jésus-Christ et après l’identification avec elle celui de la souffrance psychique de chaque chrétien, si la crucifixion représente l’unification de la souffrance de l’idéal (Jésus-Christ) et du symbole de cette souffrance, la croix, il se pose une question : si la multiplication sous la forme décrite des croix élevées en Géorgie représente la projection de la souffrance psychique à l’extérieur, alors que se passe-t-il avec l’autre attribut important du symbole de la croix, Dieu crucifié ? Je pense que la croix élevée, comme la projection de la souffrance psychique, perd sa fonction du symbole justement quand elle devient séparée de l’idéal crucifié sur elle. C’est-à-dire, ce sont des croix dépourvues de l’idéal, de Dieu. En dernière analyse on peut poser la question : si la croix symbolise la souffrance psychique, et si sa multiplication sous la taille gigantesques et la quantité démesurée signifie la projection de cette souffrance, où est le sujet qui souffre ? La croix comme le symbole de la souffrance qui suppose aussi le sujet souffrant, ce n’est pas déjà une simple croix mais c’est une crucifixion. C’est-à-dire il y a la projection de la souffrance mais il n’y a pas le sujet qui souffre. Dans ce cas nous parlons de la projection et en même temps soulignons le clivage entre la souffrance et le sujet souffrant, dont la confirmation est le clivage de la crucifixion comme du symbole, c’est-à dire la séparation de la croix et de l’idéal crucifié sur elle, ce qui crée une terre féconde pour la projection.

De quelle souffrance psychique s’agit-il ? Pourquoi son rejet à l’extérieur est-il devenu la question de la nécessité psychique du collectif?



Effondrement de l’Union Soviétique et détresse psychique

La fin de l’Union Soviétique est marquée non seulement d’un mais de plusieurs évènements socio-politique et économique.

Tout d’abord c’était d’une part la mort des idéaux, de l’autre part de l’idéologie en tant que système des convictions et des doctrines. Les illusions et les promesses du communisme étaient effondrées ce qui a provoqué l’effet de désillusion brutale et traumatisant. Il n’y avait pas de passage intermédiaire entre les deux temps, entre les deux époques différentes. La désillusion est passée dans la temporalité traumatisante. La perestroïka était une époque des changements radicaux qui allaient à l’encontre de toutes les croyances et désire de la nation. A cause de ces changements qui ont bouleversé l’ordre socioculturel et économique, politique et idéologique, l’effondrement de l’Union Soviétique n’a pas trouvé son inscription psychique, il n’était pas psychiquement inscrit dans l’historicité des nations. Il y avait une coupure entre les deux temps, entre les deux époques. Les liens psychiques entre le présent et le passé étaient violement coupés par la nouveauté incompréhensible pour les repères et pour les savoir-faire hérités du système éducative soviétique. Ce n’étaient pas une révolution quant au nom des nouveaux idéaux on surmonte les anciens, quand le peuple est plus ou moins près psychiquement de subir le bouleversement de l’ancien ordre. Dans la destruction de l’Union Soviétique les peuples avaient un rôle toute à fait passif. La cause des changements n’avait rien à voir avec leur désir, mais au contraire ils ont subi passivement tous les événements qui ont eu lieu sans aucune participation de leur part. A cause de cette posture passive les changements radicaux avaient un effet traumatisant sur les membres de cette société dépourvu de tous les règles, les idéaux. La loi a perdu sa fonction régulatrice. Elle n’était plus légale à l’égard de la nouvelle réalité. L’effondrement de l’Union soviétique n’a pas trouvé la place dans le désir de la majorité, surtout pour la classe sociale des ouvriers.

Après la révolution bolchévique dans les pays socialistes, la pratique religieuse devient interdite, les communistes détruisent les églises, persécutent les ecclésiastiques, mais en même temps créent activement de nouveaux idéaux, forme une nouvelle masse artificielle, dogmes, systèmes idéologiques et interdictions. Pendant les 70 ans les idéaux changent souvent, pourtant l’idéologie reste intact, comme un système des priorités et des interdictions concrets. L’homme religieux est remplacé par l’idée de l’homme soviétique, Un homme « chrétien » par celle de « soviétique ». Cette construction soviétique est très complexe et garde tous les traits caractéristiques aux grandes institutions sociales au sens freudien de ce terme. Je voudrais ainsi dire que la masse artificielle formée par les communistes, a tous les éléments structurels qu’avez la masse religieuse avant les communistes. Cependant, il est évident que l’image de Dieu comme idéal, subit un changement considérable. Un idéal principal pour les communistes est Lénine qui n’est pas enterré pendant longtemps, est gardé dans le mausolée pour que le peuple puisse le voir.

Après la fin de l’Union Soviétique, la situation est complètement différente dans les pays postsoviétiques. Le bouleversement socioculturel, économique et politique se réunissent sous le même terme sociologique « Perestroïka ». La perestroïka n’est pas une révolution bolchévique qui tue le personnage du père, le roi et sa famille et prend sa place. La perestroïka comme un changement radical de l’ordre politique, se distingue par ce qu’il ne propose rien au peuple, ne sous-entend en soi ni les systèmes idéologique, ni l’objectif, ni les idéaux (différemment des bolchéviques, qui ont dressé le plus vite possible de nouveaux idéaux qui devaient remplacer l’idéal religieux, le Dieu monothéiste). Les victimes de la perestroïka sont des peuples qui vivaient pendant les décennies sous une dépendance complète des idéaux et de l’idéologie et après la pérestroïka se sont retrouvés devant un vide absolu. La pérestroïka était une destruction d’un type de cataclysme qui ne prévoyait en elle ni un objectif, ni une catégorie du future. Je voudrais associer la perestroïka au traumatisme, parce que c’était une destruction accidentelle. Sa nature accidentelle fait de perestroïka un évènement traumatisant. C’était un évènement inattendu et brutal. Ainsi, la perestroïka, différemment de la révolution, ne propose rien au peuple ni l’idéologie, ni les idéaux. Les pays postsoviétiques commencent à vivre dans le vide traumatisant. Après la disparition des idéaux les fictions et les illusions étaient tout d’un coup révélées, mais cette révélation ne promet rien pour avenir. Différemment de la révolution, la perestroïka ne sous-entend pas la destruction des idéaux par la masse, ce n’était pas une expérience quand la masse attaque le personnage du père. C’était l’expérience de la perte des idéaux plutôt que leur destruction forcée par le peuple révolté. On peut dire que cette masse (après la perestroïka) n’est pas l’assassin du père mais l’orphelin, c’est une masse qui n’a pas tué le père (comme les bolchéviques l’ont fait) mais l’a perdu.

Ici je voudrais aborder brièvement une certaine dynamique affective de la masse que l’on observait clairement après la perestroïka. Pendant et après cet événement, la masse subit un certain état maniaque, elle a le sentiment de triomphe, de victoire et réagit à l’effondrement du communisme par une désinhibition affective majeur ce qui provoque le chaos et de la désorganisation dans la société. Il y a un débordement affectif et l’effervescence face à la réalité détruite. Pendant la deuxième phase, le silence tombe. C’est une phase la plus longue, qui à mon avis dure jusqu’aux années 1997-1998 et pendant laquelle la population se distingue par sa position mélancolique envers la réalité ; le nombre des suicides augmente et l’avenir devient impensable. Cet état durait jusqu’à la naissance de certaines défenses, de certaines anomalies incarnées sur la scène de la vie sociale et psychique, que concerne cette recherche. Pendant cette deuxième étape, la pratique religieuse, ni l’église ne sont pas du tout investis par la masse. La population est entièrement occupée par les problèmes financiers insupportables, avec une vie quotidienne lourde et on ne remarque pas un symptôme particulier dans le domaine psychique. Ici on peut souligner le fait qu’exactement dans cette phase de perestroïka quand la réalité était la plus lourde, la population ne montre pas l’attitude décrite dans ma recherche à l’égard de la religion, du rite et du symbolique. Nous avons l’accroissement de la religiosité psychique juste après la deuxième phase quand la réalité devient moins dure (les années 1997-1998) Nous avons une dynamique suivante : plus la réalité, la situation économique s’améliore et devient supportable dans le pays, plus la vie psychique de la masse devient désordonnée et incontrôlable. Plus le pays s’échappe aux problèmes réels, plus la religiosité de la masse augmente, ce qui indique sur un certain paradoxe, car la masse historiquement se tournait vers la religion et l’église justement aux moments difficiles, alors que dans notre cas il s’est passé le contraire.


Perte et privation

Les nombreux exemples concernant l’attitude de la paroisse à l’égard du rite et des nouvelles formes de la pratique religieuse montrent que la symbolisation comme un mécanisme psychique interne, subit un certain changement dans une partie de la société. L’une des raisons de cette situation peut être l’expérience pénible de la privation, que les masses ont subie après la perestroïka. Par les ex-citoyens de l’union soviétique L’effondrement de ce système était vécu comme une expérience de la perte massive à tous les niveaux de la vie psychique, sociale et économique. Les gens ont perdu leur travail, l’argent cumulé dans les banques, leur statut social et la place dans la société plus ou moins structuré par l’idéologie totalitaire. Les institutions auxquelles ils appartenaient tout simplement ont disparu, n’existaient plus. C’était la situation de l’insatisfaction massive. La place symbolique avec laquelle les individus s’identifiaient et qu’ils occupaient dans le cadre d’un certain ordre socioculturel, n’existait plus (par exemple : travail, profession et les institutions où cette profession était considérée comme utile pour les autres).

La rapidité des changements socio-économique et culturels c'est-à-dire la question de la temporalité, la différence entre deux époque c'est-à-dire l’étrangéité de la nouvelle réalité établie et l’expérience de la perte massive ont rendu le mécanisme de la symbolisation inopérant. A cause de la massivité de la perte, les couches sociales étaient confrontées à l’impossibilité de sa métaphorisation.

Justement après cette expérience pénible commence la phase dépressive qu’une partie de la population n’arrive pas à surmonter avec succès, elle subit un échec à ce moment-là et pour cette raison elle commence par exemple à dresser d’énormes croix sur une grande partie du territoire géorgien. Comme la perestroïka n’était pas une simple frustration, par conséquent les aspects pulsionnels ainsi qu’identificatoires ont été endommagés dans la vie de la masse.


Coupure de transmission culturelle


Avant la révolution bolchévique, la Géorgie est une société traditionnelle, patriarcale, où la religion joue le rôle de l’organisateur de la vie socioculturelle. Après la révolution bolchévique, elle devient communiste. Les traditions et particulièrement la pratique religieuse, perdent en partie leur influence sur la vie de la société. Les générations grandissent sur les principes valables dans le cadre de la subculture de l’Union Soviétique.

Après la perestroïka, la société revient à ses origines historiques comme si elle voulait renouveler, animer le rôle de la religion. Pourtant, ce retour à la religion et au rite après la perestroïka n’est pas conditionné par une transmission culturelle, dont le véritable agent devrait être le surmoi. Le surmoi des parent et de la génération de ses enfants est formé dans les familles du type plus ou moins traditionnel mais non pas dans les familles religieuses. Le retour massif à la religion, dans ce cas-là, est une réaction défensive contre le vide, auquel la société s’est confrontée après la perestroïka. La réalité est devenue tellement étrange que le retour à la religion et l’accomplissement du rite acquièrent la fonction d’attribution du sens à cette réalité indéchiffrable par le surmoi collective soviétique. A cause de la coupure de la transmission culturelle, le rite a perdu la fonction du langage collectif commun.

Après la perestroïka, l’accomplissement du rite et la pratique religieuse au total est au service de la fonction de la défense contre la réalité traumatisante et non pas de la représentation du refoulé. C’est pour cela, au lieu de la fonction symbolique du rite nous observons en quelque sorte un accrochage aux rites, au personnage du prêtre et au symbolique en général. Dans ce cas la représentation du conflit entre moi et ça n’est pas une fonction du rite et de la pratique religieuse, elle n’est plus au service du refoulement de la sexualité ou de la répression culturelle, mais sa nouvelle fonction est l’allègement du conflit entre le moi, le surmoi et une nouvelle réalité.

Dans les pays postsoviétique, la perestroïka crée une sorte de chaos, désordre, ce qui pose la nécessité psychique de la recréation du personnage du père et l’église, qui dans le christianisme est la maison, la place symbolique du père, devient extrêmement surinvestie. Les idéaux et l’ordre socioculturel soviétiques qui accomplissaient le rôle du régulateur de la vie psychique de la masse, n’existait plus. La société postsoviétique essaie, dans le cadre de l’église, de ressusciter le père soviétique disparu. Suit à l’effondrement de l’ancien régime la société post-soviétique et l’église fonde une nouvelle institution, un nouveau corps fondamentalement diffèrent de la société religieuse traditionnelle.

Les exemples de nouvelles forme de religiosités en Géorgie qui montrent l’attitude de la masse envers les symboles religieux, particulièrement des symboles comme la croix, l’eau bénie et l’huile sainte, nous fait penser que la masse religieuse dans l’espace postsoviétique est en train de recréation du système symbolique.

On peut dire que « Le rite moderne » ou la nouvelle pratique religieuse par rapport à sa version sacrée est le même que le cauchemar par rapport au rêve.

La projection rend impossible d’être suffisamment séparé du corps de l’église pour qu’il continue son existence, pour qu’il accomplisse sa fonction symbolique.

Pendant l’accomplissement du rite, ce dernier ne fait plus la réalisation d’un désir refoulé mais il est mélangé avec ce refoulé et se digère. Il devient victime de l’excès mais non pas de l’excès du refoulement.

La pulsion de mort intervient dans l’accomplissement du rite, ce qui pousse le croyant d’aller jusqu’au bout dans ces actes pseudo-religieuse ce qui provoque la dégradation et destruction de l’efficacité symbolique de ces actions. L’insatiabilité dans la pratique religieuse montre l’impossibilité psychique de s’arrêter au bon moment, garder la distance entre le sujet et le rite. On peut dire qu’en quelque sorte c’est l’addiction avec le rite pour travailler la pulsion de mort, pour la canaliser dans des actions cérémonielles.

Il devient victime de La projection du refoulé. L’un des résultats c’est l’abolition de distance suffisante et obligatoire entre le sujet et des rites, entre le sujet qui accomplit le rite et son symbole.

Si la question obsédante chez le névrosé est „toucher ou de ne pas toucher“, dans notre cas la décision est déjà prise: on touche le rite jusqu’au sa destruction ; c'est-à-dire le rite, la pratique religieuse subit un échec.


18 views1 comment

1 Comment


Unknown member
Aug 04, 2022

PROBLEMES DE STÉRILITÉ , EMPÊCHER UN DIVORCE ,

TES PROBLÈMES DE COUPLE , TON INSTABILITÉ AU FOYER , TES PROBLEMES SENTIMENTAUX, LES MALADIES DÉCLARÉES INCURABLES PAR LA MÉDECINE MODERNE MAIS GUERIES PAR LA MÉDECINE TRADITIONNELLE , LA RICHESSE MAGIQUE ET TOUS VOS PROBLÈMES PARTICULIERS . CLIQUEZ SUR LE LIEN ET OBTENEZ VOS SOLUTIONS EN 3 JOURS DE RITUELS SPIRITUELS INTENSES SUR LE SITE WEB DU MAÎTRE

https://maraboutagogoicha.com/

Email

support@maraboutagogoicha.com

WhatsAp +22996222048



Like
bottom of page